Christ rouge : sculpture en plâtre peint, 200 x 65 cm, disques vinyles 33 tours.

« De 1963 à 1964, j’avais l’habitude de passer des disques, soit trop lentement, soit trop rapidement, donc cela changeait la qualité de la musique et ainsi, créait de nouvelles compositions. En 1965, j’ai commencé à détruire des disques, les rayant, y faisant des trous et les cassant. En les écoutant à maintes reprises dans cet état (ce qui détruisait l’aiguille et souvent le tourne-disque aussi), une musique totalement nouvelle naissait. Inattendue, énervante et agressive. Les compositions duraient une seconde ou presque indéfiniment (comme lorsque l’aiguille se coinçait dans un sillon profond et jouait la même phrase encore et encore). J’ai perfectionné ce système en collant du ruban adhésif sur les disques, peignant par-dessus, les brûlant, les coupant et collant différents morceaux ensemble etc, pour élargir le plus possible la variété des sons obtenus. Un raccord collé créait un élément rythmique à part, qui contrastait avec la mélodie… Si la musique qui résulte de la lecture d’un disque détruit ne peut être transcrite en notes ou en une autre langue (ou alors seulement avec une grande difficulté), les disques eux-mêmes peuvent être considérés à la fois comme des notations. »

Milan Knizak, 1964.

Certains disques sont fondus ou brûlés ; les titres sont très variés, d’Éric Clapton aux maîtres du Jazz, de Lou Reed, The Clash à Mendelssohn..

Les disques vinyles 33 tours sont ici à relier au concept de « Broken Music » défini par Milan Knizak, qui consiste à les altérer par divers moyens, et par conséquent altérer le son gravé sur ces disques. Les vinyles sont ensuite diffusés sur un tourne-disque afin d’écouter quelle matière sonore résulte de cette altération.

(voir HISTORIQUE DE l'ŒUVRE ci-dessus)

Collection Gino di Maggio