1964
Boîte en plastique avec étiquette imprimée recto verso (photographie).
Nam June Paik
Boîte en plastique, pellicules 9,5 mm et étiquette imprimée. Dimensions : 9,5 x 12 x 3 cm.
Les Fluxboxes ou boîtes Fluxus étaient disponibles dans les Fluxshops (magasins Fluxus) : espaces de diffusion, ni vraiment boutique, ni atelier, ils furent conçus comme des lieux de création permanente, qui permettaient les échanges et les expériences artistiques. Inventés et vendus, des publications, de la poésie et une multitude d’objets Fluxus se côtoyaient :
en plus des petites boîtes Fluxus on pouvait y trouver des kits pour des happenings (Fluxkit) contenant des œuvres de poche et des jeux absurdes, les carnets de timbres de Robert Watts, la Machine à sourire de George Maciunas, les boîtes tactiles, boîtes à doigts (Fingerbox) de Ay O... L’objectif était de communiquer l’esprit Fluxus tous azimuts.
Entre 1962 et 1967, Nam June Paik réalise plusieurs films pour Fluxus : les Fluxfilms. Le premier, Zen for film, est un archétype du film Fluxus. Il consiste en une bande de pellicule de 16 mm de 8 minutes vierge et non développée. Le film s'inscrit de traces dues aux frottements, à la poussière et autres manipulations liées à la projection. Le film expose une durée dont la seule manifestation est l'inscription des altérations du support. En réduisant le cinéma à son élément le plus essentiel : la pellicule vierge, il réalise une expérience minimaliste qui devient le modèle de tous les Fluxfilms ultérieurs.
La boîte contient deux morceaux de film 9,5 mm et une étiquette "Fluxus Copyright". Sur la photographie du couvercle est inscrit : « ZEN FOR FILM BY NAM JUNE PAIK FLUXUS GO ».
D'une simplicité absolue, Zen for film, est une œuvre majeure de Nam June Paik, entre sa participation à Fluxus et son travail avec la télévision, qui donnera naissance à l'art vidéo. Ce film-dispositif est constitué d'une amorce vierge projetée en boucle, accumulant peu à peu poussières et rayures. Comme une analogie à John Cage, qui a inclus le silence dans sa musique, Paik utilise le vide de l'image. Il s'agit d'un film qui dépeint ses propres qualités matérielles et qui, comme un "non-film", encourage ses spectateurs à s'opposer au flot d'images extérieures avec ses propres images intérieures.
Collection Ben Vautier
Fondation du doute - Ben & Fluxus collection
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