Roumanie
Né le 27/03/1930
Réfugié en Suisse avec sa famille en 1942, après l’exécution de son père par les nazis, Daniel Spoerri, rencontre en 1949, à Bâle, Jean Tinguely avec lequel il se lie d’amitié. D’abord danseur étoile à l’opéra de Berne de 1954 à 1957, il se consacre ensuite au théâtre comme metteur en scène et décorateur et écrit par ailleurs des poèmes ; il fonde la première revue de poésie concrète : Material. S’installe à Paris, en 1959 et y crée les éditions MAT (Multiplication d’Art Transformable) avec de nombreux artistes parmi lesquels Marcel Duchamp, Jean Tinguely, Man Ray, Christo. En 1960, il conçoit ses premiers tableaux-pièges. Il collecte des objets du quotidien en vrac et les colle selon les situations sur le support qui se présente à lui, chaise, table, plateau, caisse, puis il redresse l’ensemble à la verticale comme un tableau. Le piège qu’il crée en fixant ainsi les objets, permet de repenser en profondeur la signification et le contexte culturel de ces objets. La même année, il rejoint le groupe des Nouveaux Réalistes, composé par Pierre Restany avec Yves Klein, Jean Tinguely, Arman, Martial Raysse, Raymond Hains, Jacques Villeglé et François Dufrêne, puis César, Niki de Saint Phalle, Christo. En 1961, Daniel Spoerri réalise une série de tiroirs avec leur contenant piégé par la colle ; il publie en 1962, un relevé commenté de toutes les choses présentes sur la table de sa chambre d’hôtel : Topographie anecdotée du hasard. En 1963, il présente la série de Détrompe l’œil où il détourne la signification de l’image ou du support, comme La douche qui est composée d’un chromo représentant une vue des Alpes et sur lequel est fixé sur la chute d’un torrent au premier plan, une robinetterie de douche. Cette même année, lors de l’exposition 723 ustensiles de cuisine, il explore le sens du goût et commence à collectionner les repas comme Le Repas hongrois qu’il organise à la Galerie J ; la galerie est transformée en restaurant, l’artiste en cuisinier ; les reliefs du repas et les plats sur chaque table sont ensuite immortalisés comme tableaux-pièges, une forme d’art participatif. Toujours en 1963, il entre en contact avec George Maciunas et Fluxus, et participe avec Robert Filliou à un concert Fluxus dirigé par Emmett Williams lors de la soirée Poésie et Cetera Americaine organisée par le Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris. À partir de 1967, Daniel Spoerri se retire sur l’ile grecque de Symi, il y interroge avec humour et dérision le versant primitif et magique de « l’idole » par des assemblages de crânes d’animaux et d’instruments divers. Conserves de magie à la noix se prolongent au cours de la décennie suivante par des Objets ethno-syncrétiques qui réunissent fétiches et signes religieux. Il ouvre avec succès le restaurant Spoerri à Düsseldorf en 1968, puis une Eat-Art Gallery où il propose des œuvres d’art comestibles comme les sucres d’orge de César. Autour des croyances, il entreprend en 1973, une œuvre socio-ethnographique de longue haleine, en collectant l’eau de 117 fontaines sacrées de Bretagne, La Pharmacie Bretonne. En 1978, Daniel Spoerri est chargé de cours à l’Université de Cologne (Allemagne), c’est avec ses étudiants qu’il élabore le concept de « Musée Sentimental ». Le Centre Pompidou lui consacre une importante rétrospective en 1990. En 1993, il présente Les corps en morceaux, dans la salle d’Armes du château d'Oiron dans les Deux-Sèvres. Il ouvre en 1997, une fondation en Toscane dotée d’un parc de sculptures « Il giardino ». En 2010, sont mis à jour par l’anthropologue Bernard Müller et un groupe d’archéologues, les restes d’un banquet, L’enterrement du tableau–piège ou Le déjeuner sous l’herbe, organisé en 1983 à Jouy-en-Josas à la Fondation Cartier, enfouis dans une tranchée de 40 mètres de long.
Fondation du doute - Ben & Fluxus collection
- Entrée du public : 14 rue de la Paix /41000 Blois
- Administration : 6 rue Franciade
02 54 55 37 48