1987
Piano droit repeint en blanc, dont la plupart des touches blanches a été clouée.
George Maciunas
Piano, clous et peinture. Dimensions du piano : 119,50 x 121,20 x 59,80 cm.
Les artistes musiciens expérimentent la "musique action". La musique qui ne serait que virtuose n'intéresse pas Fluxus : un concert doit être vécu comme une expérience autant visuelle que sonore. Ils parodient de manière déroutante, avec humour et provocation, mais toujours très sérieusement, le déroulement d'un concert classique.
Les artistes Fluxus proposent un usage non conventionnel du piano, instrument symbolique de la musique dite « bourgeoise ». Le piano est détourné de sa fonction première et va contribuer à révolutionner l’idée que l’on se fait de l’art de la musique, le but étant de désacraliser ce « noble » instrument. Ce dernier, partiellement ou intégralement détruit, n’émet plus que le bruit de sa destruction, à moins qu’il ne soit réduit au silence comme dans la pièce 4’33 de John Cage (1952). Ce symbole de la musique traditionnelle est disloqué, détérioré voire brûlé, les artistes souhaitant ainsi pervertir les codes sacrés du concert classique.
En 1938, John Cage composait sa première pièce pour « piano préparé » : il insérait, en les positionnant précisément, divers objets entre les cordes de l’instrument pour en modifier les sonorités.
En 1964, George Maciunas, fondateur de Fluxus, compose Piano Piece #13, dite aussi Carpenter’s piece (« Pièce du charpentier »), obligeant son interprète à clouer chacune des touches d’un piano. Cette pièce est sous-titrée : « for Nam June Paik » (« pour Nam June Paik »).
Ce piano aux touches clouées et repeint en blanc est un hommage de Ben à George Maciunas, la pièce ayant été interprétée lors d’un concert Fluxus en 1987.
Collection Ben Vautier
Fondation du doute - Ben & Fluxus collection
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